L’appareil respiratoire du cheval : un appareil complexe et performant

Le système respiratoire commence par les narines, les cavités nasales et les sinus. En cas d'obstruction ou d'attaque extérieure, c'est le réflexe d'éternuement qui intervient. Du larynx aux alvéoles pulmonaires, la toux est un mécanisme de défense réflexe qui renforce les défenses de base de chaque partie du système respiratoire. Le larynx possède une partie mobile, l'épiglotte, qui constitue le premier rempart contre les faux mouvements de déglutition. Si un corps étranger parvient à passer l'épiglotte, un réflexe de toux violent est déclenché pour l'évacuer des voies respiratoires. Le système respiratoire du cheval est muni d'un mecanisme appelé ""escalier mucociliaire"" qui permet d'éliminer les particules inhalées (poussière, pollen). Lorsque ce mécanisme est surchargé, la toux est déclenchée pour évacuer l'excès. Les bronches contiennent des cellules productrices de mucus qui captent les particules, qui sont ensuite évacuées vers la trachée. La production de mucus augmente lors d'une inflammation des bronches (bronchite), et ce mucus peut entraîner un réflexe de toux pour être expulsé des voies respiratoires. Les bronches sont également entourées de muscles qui déterminent leur diamètre; une bronchoconstriction peut protéger les poumons d'un pathogène mais limiter l'apport d'oxygène. Si la bronchoconstriction est trop importante, elle sera perçue comme une menace et un réflexe de toux sera déclenché pour rétablir un passage d'air viable. Le cheval effectue 8 à 12 cycles respiratoires par minute à la repos. Une fois à l'exercice, cette fréquence peut être multipliée par 10 (en comparaison avec l'homme, la fréquence respiratoire est multipliée par 4 à l'effort). Globalement, la ventilation du cheval est multipliée par un facteur 40 (contre un facteur 20 chez l'homme). Cette augmentation est principalement due à l'augmentation du volume courant (augmentation de l'amplitude des mouvements respiratoires et donc du volume d'air inspiré) car la fréquence respiratoire est limitée par la fréquence des foulées au galop, soit maximum 120 inspirations par minute.

Les causes de toux chez le cheval

La toux est un mécanisme naturel qui permet de soulager l'obstruction des bronches, qui peut être due à un spasme musculaire, une inflammation des muqueuses ou une sécrétion excessive de mucus. Les environnements pollués sont la principale menace pour les voies respiratoires. En effet, la poussière, le pollen, l'ammoniac et les moisissures présents dans les fourrages et les litières sont à l'origine d'une inflammation du système respiratoire.L'emphysème est une inflammation chronique des voies respiratoires qui se divise en deux types : l'asthme équin du jeune et l'asthme sévère équin, communément appelé "pousse". L'asthme équin du jeune se manifeste sous forme d'une intolérance à l'effort chez les chevaux jeunes, avec une forte toux due à une surproduction de mucus dans les bronches. Si le problème n'est pas traité, il peut entraîner une hémorragie pulmonaire à l'effort. L'asthme sévère équin peut toucher les chevaux d'âge mûr et se caractérise par un épaississement de la couche musculaire des bronches. Cet épaississement est irréversible et provoque une intolérance à l'effort chronique, avec des efforts expiratoires ressentis au travail et même au repos dans les cas avancés.Les infections sont également responsables de troubles respiratoires et de toux. Elles peuvent être virales (grippe, rhinopneumonie) ou bactériennes. Les passages viraux sont fréquents lors de baisses d'immunité dues à du stress ou à des transports. Ils sont souvent accompagnés de surinfections bactériennes.La cause de la toux n'est pas toujours évidente à trouver si d'autres éléments ne sont pas décrits. Il existe différents types de toux, donnant chacun des indices sur leur origine. Ainsi, une toux rauque et sèche peut indiquer une affection virale des voies respiratoires supérieures, tandis qu'une toux forte et profonde peut signaler une atteinte bronchique. À l'inverse, une toux faible et courte peut faire penser à une atteinte des poumons. Les circonstances d'apparition de la toux sont aussi un bon indice pour en trouver l'origine. Une description complète des circonstances d'apparition et du type de toux permet d'apporter des éléments clés au diagnostic du vétérinaire, et d'adopter une conduite adaptée le plus tôt possible.

Axes de prévention contre la toux du cheval

Le système respiratoire du cheval doit être pris en charge toute sa vie, même avant l'apparition de problèmes respiratoires. La prévention est préférable au traitement des maladies, ainsi il est important de limiter l'exposition aux agents nocifs. La qualité de l'alimentation doit être surveillée, il est conseillé de tremper le foin trop poussiéreux ou moisi dans de l'eau, ou encore de l'utiliser avec le système Haygain à base de vapeur d'eau. Dans les écuries, la poussière et les moisissures proviennent principalement des litières, pour lesquelles il vaut mieux choisir des alternatives si nécessaire. Pendant le paillage, il est préférable de sortir le cheval du box car c'est le moment où la poussière est la plus élevée. Les carrières et les manèges peuvent être à l'origine d'une grande quantité de poussière, encore plus nocive lors du travail où la quantité d'air inhalée est maximale. Il est donc essentiel de bien arroser le sol pour limiter la poussière. En hiver, la vaccination est nécessaire pour prévenir la grippe et doit être réalisée chaque année, de préférence en automne pour être le plus efficace possible. Si un début d'épisode de toux se manifeste, il est important de donner quelques jours de repos au cheval afin de réduire l'inflammation.

Traitements de la toux chez le cheval

Une fois que la toux est installée, le vétérinaire peut suggérer des mesures pour aider à sa gestion et à sa disparition. Dans le cas où la toux est causée par une infection bactérienne, des antibiotiques peuvent être prescrits. Dans la majorité des autres cas, cependant, les mesures hygiéniques sont la base du traitement. Il faut éradiquer la poussière, les moisissures et les allergènes de l'environnement du cheval. Les solutions sont les mêmes que pour la prévention de la toux, mais elles doivent être suivies de façon encore plus assidue. Si le milieu de vie est trop inadapté, un changement de pension peut être envisagé. Le passage au pré est souvent bénéfique, à moins que le pré ne soit situé dans une zone à risque (bordure de champs traité ou en moisson...), et le foin doit tout de même être dépoussiéré.Pour les cas d'emphysème, le traitement hygiénique est la base du traitement et est souvent suffisant, surtout aux stades précoces. Le maintien du cheval en exercice est conseillé car l'exercice régulier (adapté à la condition du cheval) permet de maintenir une bonne irrigation sanguine du poumon ainsi qu'une broncho-dilatation permettant une circulation optimale de l'air. Des suppléments à la mise en place d'une hygiène irréprochable peuvent être utilisés, mais ils ne seront efficaces que si l'environnement est corrigé. Ainsi, des anti-inflammatoires peuvent parfois être administrés, surtout si une forte fièvre est présente.L'utilisation de mucolytiques, de bronchodilatateurs ou de diurétiques peut aider le cheval à améliorer ses capacités respiratoires selon les cas. L'aromathérapie et la phytothérapie peuvent également être très utiles pour améliorer le confort respiratoire du cheval. Des compléments alimentaires tels que Equistro Respadril et Secreta Pro Max, qui sont riches en huiles essentielles, extraits de plantes et cuivre, peuvent assainir les voies respiratoires du cheval. Il est recommandé de mélanger ces produits à la ration, ou de les administrer directement dans la bouche du cheval à l'aide d'une seringue buccale.