Rythme de vermifugation chez le cheval

On croit souvent que les vermifuges doivent être administrés à intervalles de 3 mois précis, mais c'est faux ! Il est plus judicieux de s'adapter aux changements de saison, car ce sont les variations de température qui font que les vers « s'éveillent » et se multiplient pour la plupart. Ainsi, le rythme standard est de 4 fois par an, soit au début du printemps, à l'été, à l'automne et à l'hiver. Pour un résultat plus fin et adapté à votre cheval, il est préférable de discuter avec votre vétérinaire et d’adopter ce qu’on appelle une « vermifugation raisonnée ». Une poulinière, un poulain ou deux chevaux adultes vivant dans un pré peu infesté ne nécessiteront pas le même traitement. Certains vétérinaires se basent sur les analyses des crottins pour déterminer le nombre d'oeufs de parasites et ainsi définir le traitement par vermifuges le plus adapté.

Notions essentielles

Dans notre précédent article, nous avons développé les points suivants en résumé : tous les chevaux sont parasités, les conséquences du parasitisme peuvent être graves, les vers ont une capacité de prolifération et de survie impressionnante, aucun vermifuge n'est efficace à 100 %, plus de 90 % des « éléments parasitaires » sont dans le milieu extérieur et pour qu'un cheval soit parasité, il faut obligatoirement qu'il se soit contaminé. En conséquence, l'objectif de la gestion du parasitisme des chevaux repose sur deux idées majeures : ne pas essayer d'éliminer complètement les vers, car c'est quasi-impossible, mais de gérer une population compatible avec la bonne santé des chevaux à court et à long terme ; et de parvenir à interrompre les cycles pour éviter la prolifération des vers, en rompant les cycles internes par des médicaments vermifuges et en rompant les cycles externes par la gestion de l'environnement.

Les vermifuges existants pour cheval

Bien que l'on ait l'impression qu'il y a beaucoup de vermifuges car de nombreux laboratoires produisent des molécules similaires, en réalité il y a très peu de principes actifs différents. Parmi ceux-ci, nous trouvons les lactones macrocycliques, les benzimidazoles et d'autres molécules. Les plus couramment utilisés sont les lactones macrocycliques, qui offrent un large spectre d'action et sont réservés aux cas particuliers, tandis que d'autres molécules comme l'ivermectine, le fenbendazole, le praziquantel (produit spécifique pour les ténias) et la moxidectine x le pyrantel sont réservés aux cas spécifiques. Bien que l'on entende souvent parler de changer de molécule à chaque fois, en pratique, les lactones macrocycliques sont les plus couramment utilisés.

Le problème des résistances

A force de trop et trop souvent utiliser des molécules pour le vermifugation des chevaux, on sélectionne des vers qui deviennent de plus en plus résistants et difficiles à éliminer. C'est pourquoi il est important de suivre les conseils du vétérinaire afin de trouver le bon rythme de vermifugation et de ne pas en faire trop ni trop peu. Il est aussi important de nettoyer l'environnement afin de minimiser les réinfestations. La mesure la plus efficace est de supprimer les crottins, car ce sont eux qui contiennent les larves et les œufs des parasites.Lors de l'administration d'un vermifuge, il faut respecter les prescriptions et les directives du vétérinaire. La plus courante est celle des seringues orales, dont la dose est déterminée en fonction du poids du cheval. Voici quelques conseils pour une administration efficace :1. Vider la bouche du cheval en manipulant la langue afin qu'il recrache ce qu'il a dans la bouche et s'habitue à la manipulation.2. Insérer la seringue à la commissure des lèvres en visant le milieu de la langue.3. Soulever la tête pour injecter le produit.4. Tenir la tête vers le haut et la bouche fermée jusqu'à ce qu'il ait tout avalé.