Anatomie de l’os naviculaire chez le cheval

Examinons d'abord où il se trouve en profil. On a tendance à le placer à l'arrière du pied, mais il est en fait au milieu, comme on peut le voir sur ce schéma. Il est plus fréquent de le voir en profil, et on l'imagine souvent comme un petit os triangulaire, alors qu'en réalité c'est un os plat entrant en contact avec les surfaces articulaires des deuxième et troisième phalanges. Voici un dessin de l'os naviculaire qui montre bien sa forme allongée. Il est intéressant de le visualiser sur des pièces anatomiques de dissection, comme dans le livre «Le doigt du cheval» du professeur Jean-Marie Denoix, afin de bien comprendre sa position entre et à l'arrière des phalanges II et III, et sous le gros tendon fléchisseur profond du doigt. On peut déjà voir que l'os naviculaire a plusieurs composantes : osseuse, articulaire, ligamentaire et tendineuse. Enfin, si vous possédez des chevaux, vous avez certainement vu des radiographies des pieds, face et profil, destinées à observer les structures osseuses, dont l'os naviculaire.

Les différentes pathologies de l’os naviculaire chez le cheval

Avec son rôle de poulie, ce petit os est soumis à de fortes contraintes répétées lors d'efforts sportifs. Différents problèmes peuvent se déclarer et les problèmes naviculaires représentent la première cause de boiterie chez les chevaux, ainsi que leur mise à la retraite prématurée. Il existe différentes formes de maladie naviculaire, notamment la forme osseuse, lorsque la structure de l'os est atteinte et devient sclérosée, dense et présente des zones d'ostéolyse observables à la radio. La forme articulaire, qui implique l'arthrose de la grosse articulation du pied et la forme ligamentaire, due à des tiraillements permanents des ligaments qui attachent l'os naviculaire aux structures adjacentes. La forme tendineuse est la plus douloureuse et la plus difficile à diagnostiquer. Il s'agit d'un affrontement entre la surface postérieure du naviculaire et le tendon fléchisseur profond. La surface du naviculaire, sous les contraintes mécaniques et sous la pression du tendon, devient irrégulière et granuleuse, le tendon frotte et se déchire, parfois même se soudant à l'os naviculaire, entravant le mouvement.

Le diagnostic d’un problème naviculaire chez le cheval

Les signes d'alerte d'un problème naviculaire chez le cheval sont souvent associés à une boiterie, mais ils ne sont pas toujours visibles. En effet, les problèmes sont généralement bilatéraux, donc le cheval peut boiter des deux côtés, ce qui signifie que la boiterie n'est pas toujours visible. C’est alors un problème d’allures qui doit être pris en considération. Les foulées deviennent plus courtes et le cheval ne s’étend pas correctement, il est contre-performant, pas à l’aise et étriqué. En raison de ces difficultés, les pieds sont « atrophiques » : les talons se resserrent et prennent de la hauteur. Cela peut être facilement observé en regardant les pieds vue de l’arrière. Pour établir un diagnostic, votre vétérinaire devra effectuer plusieurs examens, notamment un examen statique dans le box, un examen dynamique sur sol dur et mou, des tests de flexion active et des anesthésies sémiologiques. Enfin, les radiographies seront réalisées pour confirmer le diagnostic.

La prise en charge d’une maladie naviculaire chez le cheval

La Maréchalerie est l'art de travailler le fer pour soigner un problème naviculaire. Quelle que soit la forme, il y aura toujours un fer adapté à adapter. Au-delà d'un parage minutieux, le fer le plus connu pour ce type de problème est l'egg bar shoe, qui est en forme d'œuf et est fermé derrière en arrondi, ce qui permet au cheval de répartir les forces mécaniques sur l'ensemble du pied lorsque le pied touche le sol. Il existe également des traitements médicamenteux sous forme de molécules anti-inflammatoires ou qui agissent sur le métabolisme osseux. Si la douleur est trop intense, le chirurgien vétérinaire pourra indiquer une névrectomie basse, consistant à enlever un fragment du nerf pour désensibiliser partiellement le pied afin que le cheval soit plus confortable. Toutefois, cette pratique est formellement interdite pour les chevaux de sports. Il est important de prendre des précautions lors de l'utilisation du cheval, en veillant à travailler sur un bon terrain, ni trop souple, ni trop dur, et en procédant à une détente progressive. Selon la forme dont il est atteint, des produits de soins peuvent être adaptés. En conclusion, il existe de nombreuses formes de maladies naviculaires et toutes ne condamnent pas le cheval à la retraite. Soyez vigilant quant aux allures de votre cheval qui doivent conserver de l'amplitude et à la forme de ses talons qui ne doivent pas se resserrer.