Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline ?​

La péritonite infectieuse féline (FIP) est une maladie virale qui touche principalement les jeunes chats de moins de deux ans et les chats plus âgés de plus de dix ans. Cette maladie est causée par un alphacoronavirus félin pathogène qui est une mutation d'un coronavirus bénin entérique présent dans le système intestinal. Depuis les années 80, on sait que le coronavirus félin est divisé en deux biotypes qui ont des différences antigéniques et génétiques. Le premier est le coronavirus entérique ou FEVC, et le second est le virus de la péritonite infectieuse féline ou FIPV. Ces deux virus ont des conséquences biologiques et cliniques très différentes et des études récentes suggèrent qu'ils sont en fait complètement différents. Comprendre mieux ces deux virus pourrait aider à améliorer la réponse aux traitements médicamenteux actuellement peu efficaces pour cette maladie.

Quels sont les signes de la péritonite infectieuse féline ?​​

Après quelques symptômes peu spécifiques au départ, tels que la léthargie (fatigue), l'anorexie (perte d'appétit), la perte de poids et la fièvre (supérieure à 40 °C), la maladie peut évoluer de deux manières différentes. La forme humide (30 % des cas) se caractérise par une réaction des cellules du système immunitaire au contact du virus, provoquant une vascularite (lésions des vaisseaux sanguins) et par conséquent une importante production d'un liquide jaune dit d'écoulement (due à la perte d'étanchéité des vaisseaux). Ce liquide peut remplir l'abdomen (ascite) dans environ 60 % des cas, le thorax du chat (pleurésie et écoulement péricardique) dans 16 % des cas ou les deux à la fois dans 20 % des cas. Les symptômes associés peuvent inclure des difficultés respiratoires et cardiaques lors de l'envahissement du thorax et des difficultés digestives si le liquide remplit l'abdomen. La forme sèche se caractérise par une inflammation importante d'un ou de plusieurs organes (cerveau, yeux, intestin, foie, reins, peau...) en raison de la production de petits « granulomes » (nodules) sur ces organes, entraînant des symptômes très variables en fonction de l'endroit touché : convulsions, hydrocéphalie (accumulation de liquide céphalorachidien dans le cerveau), ictère, adénomégalie mésentérique (inflammation des ganglions au niveau de l'intestin), hémorragie et décollement de la rétine, nystagmus (mouvements saccadés des yeux) ... Malheureusement, dans les deux cas, l'issue est fatale à court ou moyen terme.

Comment diagnostiquer la péritonite infectieuse féline chez votre chat ?​​

Le diagnostic de la PIF (péritonite infectieuse féline) n'est établi qu'après la mort de l'animal avec une nécropsie (autopsie humaine). Il existe des tests pour détecter le coronavirus félin (PCR sur un prélèvement rectal ou sérologie) mais ils ne permettent pas actuellement de faire la différence entre les différents coronavirus félins. Si le test est positif mais sans symptôme, on ne sait pas si le chat est porteur d'un coronavirus banal ou de la PIF. Si le test est positif avec une sérologie à un titre très élevé et que le chat est très malade, il est probablement atteint de PIF. Si le test est négatif et que le chat est malade, il est probablement malade d'autre chose que de la PIF. Les chats attrapent la PIF principalement par voie orale ou nasale lorsqu'ils sont en contact avec des matières fécales infectées. Les litières contaminées sont donc la première cause de contamination. Le coronavirus entérique a un effet principalement sur les intestins et ses symptômes apparaissent généralement entre 6 mois et 1 an et demi après la contamination. Il peut aussi se transmettre par contact entre chats, par l'utilisation des mêmes brosses ou matériels de soin. Il est également important de noter que le coronavirus du chat est différent du coronavirus de la COVID-19 et qu'il ne touche pas les humains.

Comment protéger votre chat de la péritonite infectieuse féline ?

Il n'existe pas de traitement pour la Péritonite Infectieuse Féline (PIF). Certains chats peuvent vivre pendant un certain temps sans subir de détérioration significative, mais finissent par mourir. Les corticoïdes et autres médicaments immunosuppresseurs (Interféron Félin) ne ralentissent pas ou ne ralentissent pas longtemps la maladie. Bien que le vaccin contre la PIF soit disponible aux États-Unis et dans certaines parties de l'Europe, son efficacité reste discutée et il n'est pas disponible en France. Il ne peut pas guérir les chats déjà infectés par le coronavirus félin, mais il peut protéger les chatons séronégatifs avant leur introduction dans un environnement à risque ou après leur séparation de la fratrie s'ils ne sont pas porteurs du virus (sérologie négative). Il est également possible d'aider les chats à éviter la maladie en leur donnant des produits destinés à renforcer leur système immunitaire, tels que Munisan ou Miloa Immune Boost.Lorsque vous souhaitez adopter un chat dans une portée où certains sont atteints de PIF, il y a un certain risque. Si le chaton est testé négatif pour le coronavirus félin par PCR et sérologie négative, il n'est donc pas porteur ni susceptible de contracter la maladie. Vous pouvez le sortir immédiatement de l'élevage ou du refuge pour éviter qu'il ne s'infecte et le faire tester de nouveau 2 à 3 semaines plus tard. Certains chats restent heureusement séronégatifs et non malades même si le reste de la portée est atteint.Si le chaton est très positif lors d'une sérologie (titrage élevé d'anticorps), il risque de développer une PIF à plus de 90%. Toutefois, les tests ne sont pas capables de faire la distinction entre les deux types de coronavirus félin. C'est l'endroit où le virus provoque des troubles et les signes de la maladie qui révèlent la suspicion amenée par un test positif.Si la mère était porteuse, il est possible qu'elle transmette le virus au chaton, mais cette transmission n'est pas démontrée.La PIF est un vice rédhibitoire, avec un délai de déclaration du diagnostic (délai de rédhibition) de 30 jours et un délai de suspicion (date qui court depuis l'adoption du chat pour faire le diagnostic) de 21 jours.