​quelle est la cause de la myopathie atypique ?

Une toxine contenue dans les érables est à l'origine de la maladie. Plus précisément, cette toxine, appelée « hypoglycine a », se trouve dans les samares (les fruits de l'érable, ou plus communément appelés graines ou petits « hélicoptères »), ainsi que dans les plantules d'érables situées au ras du sol. Cette toxine n'est pas présente dans toutes les espèces d'érables, seules certaines sont concernées. Aux États-Unis, l'espèce incriminée est l'Acer negundo, connu sous le nom d'érable negundo. Cette espèce devient invasive en France, notamment dans le Sud-Ouest, et peut également être responsable de myopathie atypique. En Europe, et donc en France, c'est l'Acer pseudoplatanus, l'érable sycomore, qui est le plus souvent incriminé. Un grand arbre pouvant atteindre environ 30 m de haut, il est très présent dans les forêts d'Europe occidentale et est à l'origine des cas répertoriés en France et en Belgique. Les jeunes plantules se trouvent au pied des grands érables, mais les samares peuvent être disséminées par le vent grâce à leurs ailettes, ce qui signifie que les chevaux peuvent s'intoxiquer à distance de l'érable sycomore. Les autres types d'érable, tels que l'érable champêtre et l'érable plane, ne contiennent pas la toxine.

Où trouve-t-on les cas de myopathie atypique ?​

Les cas de myopathie atypique sont principalement recensés dans le nord de la France, en Belgique, et dans le sud de la Grande-Bretagne, comme le montre cette carte de géolocalisation pour l’automne 2013. En réalité, cette intoxication peut se produire partout où l'on trouve les deux espèces d’érables toxiques. Des efforts sont faits pour identifier et cartographier les cas de myopathie atypique, mais certains restent encore non signalés. On estime que le nombre de cas par an est d'environ un millier.Cette intoxication concerne principalement les chevaux vivant au pré, ce qui est logique puisqu'ils s'intoxiquent à l'extérieur, à proximité des érables sycomores. La maladie n'est pas contagieuse entre les chevaux, mais il est commun de trouver des cas regroupés, car ils s'intoxiquent à la même source.

Quels sont les symptômes de la myopathie atypique ?​

Une fois ingérée, la toxine est rapidement digérée et ses composés toxiques entrent en action, le développement étant souvent fulgurant. La myopathie atypique est aussi connue sous le nom de «myoglobinurie atypique des chevaux au pré», ce qui indique clairement l'origine de cette maladie: myoglobine, le pigment rouge présent dans les muscles, et urie, l'élimination urinaire. En d'autres termes, cela signifie que les chevaux au pré perdent du sang par leurs muscles. La toxine provoque une dégénérescence musculaire qui se manifeste dans tous les groupes musculaires du corps, dont le muscle cardiaque. Les symptômes les plus communément observés sont les suivants: urines foncées; muqueuses congestives (yeux, gencives, etc.); faiblesse, raideur, tremblements et transpiration; cheval couché sur le côté; température corporelle normale (ce qui n'est pas un signe). Malheureusement, 3 chevaux sur 4 meurent de cette maladie, ce qui en fait une urgence vétérinaire absolue, qui nécessite des soins intensifs, car il n'existe pas d'antidote spécifique.

Quelles sont les mesures de prévention de la myopathie atypique ?​

Les graines des érables toxiques peuvent être transportées par le vent à plus de 100 m de l'arbre, ce qui rend difficile la prévention uniquement par l'élimination des érables sycomore. Pour cette raison, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires pour prévenir la propagation des graines. Il est conseillé de nourrir les chevaux au pré avec du foin en plus de l'herbe afin qu'ils ne cherchent pas à grignoter d'autres choses, comme les jeunes pousses d'arbres. En outre, les chevaux doivent être rentrés les jours de grand vent et le temps passé au pré doit être réduit pendant les saisons à risque. Cependant, la meilleure prévention est l'élimination des érables sycomore et pas des autres. Un outil simple édité par le site de haras nationaux (site Equipedia) est disponible pour vous aider à identifier les arbres. Enfin, si un cheval est retrouvé mort au pré, il est important de contacter un vétérinaire car cette maladie est encore en cours d'étude et il est utile de répertorier les cas pour en apprendre plus et mieux la prévenir.